La rénovation énergétique est aujourd’hui présentée comme une démarche essentielle pour tout propriétaire souhaitant améliorer le confort thermique de son logement, réduire sa consommation d’énergie et participer à la transition écologique. À première vue, tout semble aller dans le sens d’un grand mouvement collectif : l’État multiplie les aides, les artisans se forment à de nouvelles techniques, et les campagnes de sensibilisation fleurissent.
Pourtant, derrière cette vitrine attrayante se cache une autre réalité : les aides, bien que censées être accessibles à tous, se révèlent parfois difficiles à obtenir, injustement réparties ou insuffisantes pour couvrir l’ampleur des travaux. Les propriétaires aux revenus « supérieurs » sont souvent laissés pour compte, les démarches administratives s’avèrent complexes et la question se pose :
- Les aides profitent-elles vraiment à tous ?
- Sont-elles de réels leviers de rénovation ou de simples effets d’annonce ?
- Comment lever les freins pour que chacun puisse en bénéficier, sans illusion ?
Dans cet article, nous allons dévoiler la mécanique de MaPrimeRénov’ (MPR), l’une des principales aides à la rénovation énergétique, et expliquer pourquoi elle ne tient pas toujours ses promesses. Nous verrons également quelles solutions et financements alternatifs s’offrent aux propriétaires, y compris ceux classés dans la tranche de revenus supérieurs.
Des aides accessibles à tous, mais une répartition inégale
MaPrimeRénov’ propose deux parcours distincts :
Parcours Décarboné
Avec MaPrimeRénov' Parcours Décarboné, l'objectif est de cibler un unique poste de travaux pour réduire significativement l'empreinte carbone du logement.
- Financement d’un seul type de travaux (par exemple, isolation des combles, remplacement des fenêtres, installation d’une VMC).
- Conditions d’éligibilité : seuls les ménages aux revenus très modestes, modestes et intermédiaires y ont accès. Les ménages aux revenus supérieurs en sont exclus.
Parcours Accompagné
Quant à MaPrimeRénov' Parcours Accompagné, il finance plusieurs travaux afin d’optimiser la rénovation énergétique et d’améliorer la performance du logement d’au moins deux lettres sur le DPE.
- Financement de plusieurs postes de travaux visant une amélioration d’au moins deux lettres sur le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE).
- Éligibilité élargie : tous les ménages, y compris ceux aux revenus supérieurs, peuvent en bénéficier (on parle alors de Rénovation d’Ampleur).
💡 Bon à savoir : Dans les deux cas, les montants des aides varient selon la catégorie de revenus, reflétant le principe de l’État providence français qui favorise les foyers les plus modestes.
Pour vérifier précisément à quelle catégorie vous appartenez, consultez le barème officiel :
👉 [Consulter le barème]
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Qui accède réellement à MaPrimeRénov’ ?
Les chiffres officiels de l’ANAH pour 2024 montrent que les ménages les plus modestes captent la majorité des aides MaPrimeRénov’ (MPR). Cette répartition s’établit ainsi :
- 48 % pour les ménages très modestes
- 25 % pour les ménages modestes
- 25 % pour les ménages intermédiaires
- 2 % pour les ménages supérieurs
Au total, près de 75 % des dossiers MPR de 2024 ont concerné des ménages à revenus modestes et très modestes. Toute chose égale par ailleurs, l’ANAH ne communique pas le montant des aides par catégorie de revenus, mais on peut supposer qu’il est du même ordre de grandeur, soit plus de 1,7 milliard d’euros sur les 2,4 milliards alloués en 2024.
Ce constat initial révèle déjà un décalage : si, officiellement, la rénovation énergétique se veut universelle, la distribution des aides met en évidence un fort déséquilibre.
"🏠 Le saviez-vous ? Près de 80 % des logements du parc locatif privé appartiennent à des personnes physiques, le plus souvent âgées : 60 % ont entre 50 et 80 ans et 13 % plus de 80 ans."Source : Statistiques Développement Durable
Dans ces conditions, un reste à charge conséquent n’a évidemment pas le même impact à 80 ans qu’à 35, et la capacité d’emprunt s’en trouve souvent limitée, compliquant d’autant la réalisation de gros travaux de rénovation. Or, il se trouve que bon nombre de ces propriétaires âgés sont considérés comme ayant des revenus supérieurs — du moins sur le papier — et ne bénéficient donc que très peu des aides publiques. Dès lors, on comprend pourquoi, pour eux, la rénovation énergétique peut se révéler être une fausse promesse : trop peu d’aides, trop de reste à charge, difficulté à emprunter, etc.
De plus, l’ANAH s’appuie sur le dernier avis d’imposition de la Direction Générale des Finances Publiques (DGFIP), sans prendre en compte des évolutions de situation en cours d’année (perte d’emploi, changement professionnel…). Ce décalage peut pénaliser certaines personnes qui, sur le papier, semblent disposer de revenus élevés, alors que leur situation réelle a radicalement changé.
Enfin, le budget alloué à MPR étant limité annuellement, les demandes sont traitées sur le principe du « premier arrivé, premier servi », ce qui avantage les ménages les plus informés. Dans un contexte où les règles changent fréquemment (réglementation, instabilité politique), et où le PLF (Projet de Loi de Finances) 2025 n’a été promulgué que le 14 février 2025, bon nombre de candidats découvrent parfois trop tard qu’ils ne peuvent plus accéder au dispositif.

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Les obstacles à l’obtention de MaPrimeRénov’
Quand l’illusion bute sur la complexité
Bien que MaPrimeRénov’ ait été conçu pour encourager la transition énergétique, plusieurs freins empêchent encore de nombreux propriétaires d’en bénéficier pleinement. En 2024, 53 403 dossiers ont été financés, mais ce chiffre cache une réalité plus contrastée : un grand nombre de demandes sont refusées ou soumises à de longs retards.
1. Dossier incomplet ou erreurs administratives
Un grand nombre de refus provient d’erreurs dans le montage du dossier. Une pièce justificative manquante, un devis non conforme ou une information incorrecte peuvent entraîner des délais de plusieurs mois ou un refus pur et simple. La complexité administrative (documents à fournir, critères d’éligibilité variables selon le type de travaux, etc.) aggrave ces difficultés.
2. Inadéquation des travaux
Dans le Parcours Décarboné, seul un poste de travaux est financé, ce qui peut mener à une approche partielle. Par exemple, certains artisans promettent 50 % d’économies grâce à une pompe à chaleur air-air, sans prendre en compte une isolation des combles et des murs datant de plus de 35 ans. Résultat : l’appareil doit fonctionner davantage pour chauffer un logement mal isolé, générant une surconsommation électrique. De plus, l’utilisateur, convaincu de réaliser des économies, aura tendance à moins modérer son chauffage et sa climatisation, transformant ainsi le gain espéré en dépense.
3. Budget limité et saturation du système
Chaque année, un budget précis est alloué à MPR. Quand les fonds sont épuisés, les nouvelles demandes sont mises en attente ou refusées. Le principe du « premier arrivé, premier servi » favorise les ménages les plus réactifs, tandis que d’autres se retrouvent exclus, bien qu’éligibles.
4. Des gains énergétiques parfois inférieurs aux attentes
Certains propriétaires constatent que les économies d’énergie réelles après travaux sont inférieures aux prévisions. Plusieurs facteurs peuvent l’expliquer : mauvaise évaluation, isolation partielle, surestimation des bénéfices en amont, etc. Cela remet en question la rentabilité de l’investissement.

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Les effets pervers des aides à la rénovation énergétique
Quand l’illusion se transforme en désillusion
Si MaPrimeRénov’ a permis d’accélérer la rénovation énergétique de certains logements, il existe aussi des effets indésirables qui freinent la réussite du dispositif.
1. Inflation des prix des artisans
Avec l’augmentation de la demande, certains artisans ont revu leurs tarifs à la hausse. Les devis peuvent parfois atteindre des montants supérieurs aux standards du marché, amoindrissant l’avantage financier des subventions. De plus, certains artisans certifiés RGE, attirés par la marge plus élevée sur les chantiers financés par MPR, choisissent de les prioriser. Résultat : les projets sans subventions, jugés moins lucratifs, se retrouvent relégués au second plan, rallongeant d’autant plus leurs délais de réalisation.
2. Fiabilité des entreprises certifiées RGE
Pour bénéficier de MaPrimeRénov’, les travaux doivent être réalisés par des artisans Reconnu Garant de l’Environnement (RGE). Or, si le label atteste d’une compétence théorique, il ne garantit pas toujours un savoir-faire éprouvé. De nombreuses entreprises récentes peuvent obtenir la certification sans disposer d’un solide historique de réalisations. Résultat : même s’il existe beaucoup d’artisans RGE, trouver des prestataires vraiment sérieux et qualifiés reste un défi.
3. Démarches administratives complexes
Même si l’objectif initial était de simplifier l’accès aux aides, en pratique, les démarches demeurent lourdes et chronophages. Les propriétaires doivent souvent multiplier les interlocuteurs (ANAH, artisans, banques, collectivités locales), avec des exigences techniques ou administratives fluctuantes selon les cas.
4. Effet d’aubaine et pratiques douteuses
Certaines entreprises peu scrupuleuses gonflent artificiellement les devis ou facturent des prestations inutiles. Des fraudes et des travaux bâclés ont déjà été signalés, exposant des propriétaires à de mauvaises surprises. Un contrôle plus rigoureux en amont permettrait de limiter ces dérives.
5. Sous-estimation du coût réel des travaux
En début de projet, le coût peut être sous-estimé. Mais une fois le chantier lancé, des frais supplémentaires (travaux imprévus, ajustements techniques…) peuvent faire grimper la facture. Les propriétaires se retrouvent alors à financer une part bien plus importante que prévu, parfois avec un budget limité.

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La France à la traîne face à ses voisins européens ?
Là où l’illusion semble moins présente
En Europe, d’autres pays ont développé des politiques de rénovation énergétique avec des approches plus simples ou mieux ciblées :
- Allemagne : Le système repose sur un mélange de subventions et d’incitations fiscales cumulables. Les aides peuvent couvrir jusqu’à 50 % du coût total des travaux, avec des crédits d’impôt supérieurs à ceux en France. Des prêts à taux réduits sont aussi proposés via la banque publique KfW, rendant les financements plus attractifs.
- Pays-Bas : Moins de subventions directes, mais des prêts à taux zéro et des remboursements indexés sur les économies d’énergie réalisées. Le dispositif est géré de manière centralisée et simplifiée, assurant une meilleure lisibilité et un traitement plus rapide des dossiers.
"Grâce à ce système fondé sur les économies réelles, les Pays-Bas parviennent à mieux aligner les intérêts de tous : le particulier a tout intérêt à effectuer des travaux performants, l’État poursuit ses objectifs de décarbonation, les artisans veillent à la qualité de l’exécution et les auditeurs énergétiques fournissent des estimations fiables."
- Suède : Privilégie une fiscalité incitative (crédits d’impôt significatifs, TVA réduite pour les travaux d’efficacité énergétique). Les propriétaires amortissent leurs investissements sur plusieurs années sans dépendre de subventions annuelles fluctuantes.
À la différence de ces pays, la France souffre d’une complexité administrative excessive, d’une gestion budgétaire trop rigide et d’un accompagnement insuffisant des ménages. Pour améliorer la performance globale de son parc immobilier, il serait crucial de simplifier les procédures, accélérer les délais de traitement et renforcer les aides pour les ménages les plus pénalisés.

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Solutions pour les ménages aux revenus supérieurs
Pour ne plus se faire d’illusions… et passer à l’action
Les propriétaires aux revenus plus élevés se retrouvent souvent avec un reste à charge important pour financer leurs travaux de rénovation énergétique. Pourtant, il existe plusieurs solutions pour les aider à concrétiser leur projet sans sombrer dans la désillusion.
L’Éco-prêt à taux zéro (Éco-PTZ)
Avec l’Éco-prêt à taux zéro, vous bénéficiez d’un financement avantageux pour entreprendre des travaux de rénovation énergétique. Voici ses caractéristiques :
- Montant : Jusqu’à 50 000 €
- Taux d’intérêt : 0 %
- Conditions : Réaliser des travaux améliorant la performance énergétique du logement (isolation des murs, installation d’un chauffage performant, etc.)
- Avantages : Cumulable avec d’autres aides, remboursement sur une période allant jusqu’à 20 ans, ce qui facilite la mise en œuvre d’une rénovation globale.
Le Prêt Avance Mutation (PAR+)
Conçu pour financer des restes à charge élevés, le PAR+ peut atteindre 50 000 € sur 20 ans. Son principal intérêt réside dans son remboursement différé :
- Aucun remboursement du capital pendant toute la durée du prêt.
- Les intérêts ne sont dus qu’à partir de la 11ᵉ année.
- Le capital est remboursé au moment de la mutation du bien (succession ou vente).
Cette formule convient particulièrement aux propriétaires qui souhaitent réaliser des travaux d’envergure sans impacter immédiatement leur trésorerie.
Les Aides Locales et les solutions privées
En complément des dispositifs nationaux, certaines collectivités territoriales (régions, départements, communes) proposent des subventions, des exonérations fiscales ou des primes spécifiques. Il existe également des organismes privés ou associatifs qui peuvent cofinancer des projets de rénovation. Chaque territoire ayant ses spécificités, il est important de se renseigner au niveau local pour identifier tous les leviers financiers possibles.

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MaPrimeRénov' : un dispositif à améliorer
Faire tomber l’illusion pour une rénovation énergétique équitable
Malgré son statut de principal levier pour la rénovation énergétique, MaPrimeRénov’ reste entourée d’une certaine illusion : on la présente comme une aide universelle, alors qu’elle bénéficie surtout aux ménages les plus modestes et laisse une bonne partie des propriétaires dans l’incertitude. La lourdeur administrative, l’augmentation des coûts et la difficulté à trouver des artisans RGE réellement compétents constituent autant de freins à la concrétisation de projets pourtant indispensables à la transition énergétique.
Pour éviter que MaPrimeRénov’ ne demeure qu’une promesse inaboutie, il est crucial de simplifier les démarches, de mieux encadrer les prix et de faciliter l’accès à des professionnels compétents. L’illusion cède alors la place à une rénovation réellement accessible, efficace et équitable.
C’est ici qu’un accompagnement personnalisé prend tout son sens.
En tant que prescripteur de travaux en rénovation énergétique de l’habitat, Hexa Rénov’ accompagne les propriétaires à chaque étape de leur projet, en leur apportant une expertise technique et en facilitant les démarches administratives. Ce type d’accompagnement permet d’éviter les pièges du dispositif MaPrimeRénov’ et de garantir une rénovation adaptée aux besoins réels de chaque ménage.

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Un accompagnement personnalisé pour une rénovation réussie
✅ Faire appel à un expert est la meilleure façon de maximiser vos chances d’obtenir toutes les aides auxquelles vous pouvez prétendre, tout en garantissant la qualité et la rentabilité de vos travaux. Dans un contexte où l’efficacité énergétique est devenue un impératif, il est essentiel d’être bien conseillé pour transformer votre rénovation en un investissement gagnant plutôt qu’une énième illusion.